Jules Meurey, photographe à Six-Fours
Jules MEUREY (1888 – 1972)
Photographe à Six-Fours de 1933 à 1956,
Un témoignage important sur son époque
Jules Meurey naît à Nancy, le 12 octobre 1888, au 118, rue de Strasbourg. Ses parents tiennent un salon de coiffure à cette adresse. Jules Meurey après obtention du certificat d’études en 1900, travaille avec ses parents et apprend le métier de coiffeur. |
Jules Meurey à Nancy. (photo, famille Meurey) |
De 1909 à 1911, il effectue son service militaire au 69ème Régiment d’Infanterie.
Marié au printemps 1914 à Alice Varnier, il est mobilisé début août 1914. Affecté à nouveau au 69ème RI, il participe du19 au 20 août 1914 à la sanglante bataille de Morhange (Moselle) et aux combats en Lorraine. Fin septembre, engagé dans la bataille des frontières et la course à la mer, il combat dans le secteur de la Somme et prend part début novembre à la bataille des Flandres. Le 11 novembre 1914, il est fait prisonnier à Saint Eloi, en Belgique, à 5 kilomètres au sud d’Ypres |
Il passe une partie de sa captivité au camp de Stendal en Allemagne (Saxe) regroupant des soldats de diverses nationalités. |
- Démobilisé en décembre 1918, au terme de quatre années de captivité, il rejoint son épouse qui travaille alors dans un bureau de poste à Vaucouleurs et à Nancy. En 1921, celle-ci est nommée receveuse dans un village des Vosges, Celles sur Plaine. Ils habitent d’abord une maison près la poste, puis rue de la Tournelle . Jules Meurey s’installe alors comme photographe (recensement de 1921 à Celles). C’est là que naît en avril 1923 André, leur premier enfant.
La poste de Celles sur Plaine, à côté leur habitation. |
Il pratique la photographie sur plaques stéréoscopiques (de nombreux clichés sont pris dans la région et sur les lieux de leurs vacances). Leur second fils, Marcel, naît en mars 1924. |
Arrivée à Six-Fours la Plage en 1933
C’est à la suite de l’affectation de Mme Meurey à Six-Fours en juin 1933, comme receveuse principale à la poste, que la famille Meurey s’installe à Reynier. Peu après, son époux ouvre un magasin de photographies au 40, rue de la République. |
Le magasin du photographe, 40, Rue République à Six-Fours. Maison toujours à cet endroit. |
Jules Meurey parcourt notre région et multiplie les clichés tout au long des années trente ; villes et villages, paysages des bords de mer, activités humaines, pèlerinages…tout l’intéresse et donne lieu parfois à la publication de cartes postales.
Les Meurey donnent naissance en 1935 à un troisième enfant, Simone, qui s’établira plus tard comme photographe, avec son mari, à Pont-Saint-Esprit.
En 1939, lorsque la deuxième guerre mondiale éclate, Jules Meurey est le seul photographe de Six-Fours. Sommé de développer les photographies prises par les troupes d’occupation à partir de 1942, il refuse en un premier temps. La sanction ne tarde pas : à 55 ans, il est envoyé avec pelle et pioche au fort de Six-Fours pour creuser des tranchées. Il se résigne alors à effectuer les tirages demandés dont il conservera, fort heureusement, les épreuves en secret.
A la Libération, c’est une région dévastée par les destructions opérées par l’occupant et les bombardements alliés que Jules Meurey photographie.
Installé désormais à Six-Fours où il poursuit son activité de photographe, il fait construire une maison à Reynier en 1952, près de la future déviation du village (l’avenue Maréchal de Lattre de Tassigny).
Photographie prise au moment de l’inauguration de la déviation de Six-Fours, en arrière-plan, à gauche, la maison de Jules Meurey (détruite au cours des années 80 lors de la construction de l’immeuble « Les Gémeaux »).
Jules Meurey met fin à ses activités en 1956. L’ensemble de sa collection représente, de nos jours, plus d’un millier de plaques photographiques, constituant un fonds exceptionnel.
Ses descendants ont décidé de faire don aux Archives Départementales et aux Archives de la Ville de Six-Fours de la majeure partie de ces plaques retraçant la vie de notre commune et de notre région pendant plusieurs décennies.
Nul doute que pour l’avenir, ce fonds constituera un témoignage historique de premier plan rappelant à certains d’entre nous cette époque pas si lointaine où Six-Fours était une petite commune rurale confrontée, comme bien d’autres, à des heures tragiques.
Deux clichés caractéristiques de la richesse photographique
de la collection Meurey.
Six-Fours en temps de guerre et en temps de paix :
Destructions près de l’usine Romain Boyer en 1944.
– L’alambic pour la distillation à la sortie du village en 1938.
Il restera le photographe de Six-Fours jusqu’en 1956.
Jules Meurey est décédé à Six-Fours en 1972.
Remerciements à la famille de Jules Meurey qui a fait don d’une collection de plaques stéréoscopiques aux Archives départementales de Draguignan en 2018. |